jeudi 8 mars 2018

Matière solaire -- Eugénio de Andrade



Vacilantes perdem-se agora os dedos,
o mar é longe, vai-se a voz quebrando,
para morrer vai sendo tarde.

Não duvides: sou essa árvore,
essa alegria só prometida às aves.



Tremblants s'égarent à présent les doigts,
la mer est loin, très lentement la voix se brise,
pour mourir c'est presque déjà trop tard.

N'en doute pas : j'ai été cet arbre,
cette joie promise aux seuls oiseaux.



in Eugénio de Andrade, Matière solaire suivi de Le poids de l'ombre et de Blanc sur blanc, traduit par Michel Chandeigne, Patrick Quillier et Maria Antonia Câmara Manuel, Poésie/Gallimard