mercredi 6 décembre 2017

Le calice - Ounsi el Hage


Je ne m’arrête point
Je ne m’arrête point
En habit blanc sous la lune
Noyé
Le lendemain
Entre des battements de cœur.
Tu es
Dans la voûte du brouillard
Dans les puits rectangulaires du couvent
Dans les fêtes
Dans le rayonnement des vitrines
Dans les mélodies populaires
Dans les abeilles à la rumeur désespérée
Dans les vins et le départ des bateaux
Tu me restes sans que je ne le sente
Tu me restes et je le sens
Les rides et les fraîcheurs s’apaiseront
La terre tendra la tête
Et d’un mot à un autre
D’un oiseau
À un autre
Elle nous suivra.
De loin j’ai entendu
Et lorsque j’ai tenté de m’approcher
Tu as posé ta main.
De loin, j’ai entendu
Et derrière les forêts
J’ai vu des peuples séculaires.


(traduit de l'arabe par A. K. El Janabi et Mona Huerta)

C'est en ligne, ici, dans cette anthologie de la poésie arabe contemporaine, établie et présentée par A. K. El Janabi : Le poème arabe moderne, Maisonneuve et Larose, 1999 ; un petit trésor dont je ne suis pas sûr qu'il était destiné à être en ligne ; magie des liens profonds, des moteurs de recherche ... et de l'incurie des webmasters !  
Le volume lui-même est à un prix fort raisonnable au demeurant, aux alentours de 10€ ...