mercredi 8 août 2012

Le bourdon


Mario Draghi dans le texte

The euro is like a bumblebee. This is a mystery of nature because it shouldn’t fly but instead it does. So the euro was a bumblebee that flew very well for several years. And now – and I think people ask “how come?” – probably there was something in the atmosphere, in the air, that made the bumblebee fly. Now something must have changed in the air, and we know what after the financial crisis. The bumblebee would have to graduate to a real bee. And that’s what it’s doing.


Voila qui n'est guère encourageant : tout d'abord, les chats ne donnent pas des chiens et, pour la même raison, les bourdons ne donnent pas d'abeilles ; ensuite, la métaphore du vol du bourdon a déjà servi, en particulier lors des années fastes de la croissance islandaise, ainsi cet article de 2008 :

Dagur Eggertsson, qui était encore récemment maire de Reykjavík, me rappelle que ce qui s’est passé dans son pays défie la logique économique. “Dans les années 1980 et 1990, les gens de droite aux Etats-Unis et au Royaume-Uni disaient que le système scandinave n’était pas fonctionnel, que le très fort investissement de l’Etat dans les services publics tuerait l’économie”, souligne-t-il. A 35 ans, cet homme politique brillant a des airs de gamin. Comme tous les Islandais, c’est un redoutable travailleur polyvalent, puisqu’il est également médecin. “Pourtant, nous voilà en 2008, poursuit-il. Il suffit de considérer les données économiques et on voit que, ces douze dernières années, les pays scandinaves ont pris une sacrée avance. Quelqu’un a appelé ça la ‘bumblebee economy’ [l’économie du bourdon] : en termes scientifiques, aérodynamiques, on ne sait pas comment il vole, mais il vole, et bien en plus.”





Dernier point, et non des moindres, on sait assez précisément comment et pourquoi le bourdon vole (en fait on a surtout étudié ses petits camarades la drosophile, la libellule, le colibri ou la chauve-souris qui sont eux aussi des as du vol stationnaire mais apparemment nettement plus élégants). Le rappel de la littérature essentielle sur le sujet est , chapitre I (voir aussi ici, par exemple). Pour le bourdon, les études récentes le qualifient de "tank volant" !


(Et en passant, deux "Vol du bourdon" nettement plus enthousiasmants, ici et )