mardi 14 février 2012

Cebula -- Wisława Szymborska.



Co innego cebula.
Ona nie ma wnętrzności.
Jest sobą na wskroś cebula,
do stopnia cebuliczności.
Cebulasta na zewnątrz,
cebulowa do rdzenia,
mogłaby wejrzeć w siebie
cebula bez przerażenia.

W nas obczyzna i dzikość
ledwie skórą przykryta,
inferno w nas interny,
anatomia gwałtowna,
a w cebuli cebula,
nie pokrętne jelita.
Ona wielekroć naga,
do głębi itympodobna.

Byt niesprzeczny cebula,
udany cebula twór.
W jednej po prostu druga,
w większej mniejsza zawarta,
a w następnej kolejna,
czyli trzecia i czwarta.
Dośrodkowa fuga.
Echo złożone w chór.

Cebula, to ja rozumiem :
najnadobniejszy brzuch świata.
Sam się aureolami
na własną chwałę oplata.
W nas - tłuszcze, nerwy, żyły,
śluzy i sekretności.
I jest nam odmówiony
idiotyzm doskonałości.




Oignon
  
L’oignon c’est pas pareil.
Il n’a pas d’intestins.
L’oignon n’est que lui-même
foncièrement oignonien.
Oignonesque dehors,
oignoniste jusqu’au cœur
il peut se regarder,
notre oignon, sans frayeur.

Nous : étranges et sauvages
à peine de peau couverts,
enfer tout enfermé,
anatomie ardente,
et l’oignon n’est qu’oignon,
sans serpentins viscères.
Nudité multitude,
toute en et cætera.

Entité souveraine
et chef-d’œuvre fini.
L’un mène toujours à l’autre
le grand au plus petit,
celui-ci au prochain,
et puis à l’intérieur.
C’est une fugue concentrique
L’écho plié en chœur.

L’oignon, ça s’applaudit :
le plus beau ventre sur terre
s’enveloppant lui-même
d’auréoles altières.
En nous : nerfs, graisses et veines
mucus et sécrétions.
On nous a refusé
l’abrutie perfection.


traduit par Piotr Kamiński
in Wisława Szymborska
De la mort sans exagérer
Fayard, 1996









Histoire de pinailler, juste le premier vers de la dernière strophe : le littéral "L'oignon, ça je comprends", voire "L'oignon, j'comprends" (histoire de faire écho à l'excellent premier vers "L'oignon, c'est pas pareil") me suffirait largement.

Pour le titre aussi, "L'oignon" ou "Un oignon" serait plus logique ; s'ensuit la question de "un oignon" versus "l'oignon", tout au long du poème. Je préférerais "un oignon", un oignon en général et pas sous l'angle de la catégorie globalisante de "l'oignon" ; "un oignon en général" au sens de "tout oignon singulier".

Idem pour le derniers vers de la première strophe : je n'aime pas le "Notre oignon" ; en accord avec ce qui précède, je préférerais "Ça peut regarder en soi-même, / Un oignon, sans frayeur.".

Et puis il y a ce qui reste coincé de l'autre côté et ne veut pas passer : "cebula", cela devrait être "une oignon" pour compléter l'atmosphère du poème. Alors, "une ciboule" pour "un oignon" ? Un peu trop artificiel, tout de même, non ?