mercredi 25 janvier 2012

Theodoros Angelopoulos (1935-2012)


Le voyage à Cythère (1983)


« Je n’ai pas voulu raconter une histoire politique. On sait seulement qu’un vieux révolutionnaire rentre au pays après 30 ans d’exil en URSS… Ce vieux, porteur du passé révolutionnaire, n’est plus rien quand il rentre. Voilà l’essentiel. Il revient mourir, creuser sa tombe au village. Il demande à mourir comme un vieux chien. Pour la troisième fois, il est repoussé, rejeté à cause de sa différence. La première fois, c’était en 1922, parce qu’il était grec pour la population turque de l’époque. La deuxième, parce qu’il était révolutionnaire pendant la guerre civile. Et la troisième, parce que, contrairement aux autres paysans du village, il ne veut pas vendre sa terre. Il refuse de participer à la folie de vendre qui a saisi tout le village. Ils finiront par vendre la neige du ciel, disent les textes grecs. C’est donc un homme toujours en exil, en voyage, la valise à la main... »

(propos recueillis par Jean-Louis Mingalon ; source, ici)