jeudi 19 janvier 2012

Les autonautes de la cosmoroute, ou, Un voyage intemporel Paris-Marseille -- Carol Dunlop (1946-1982), Julio Cortazar (1914-1984)


Rien de plus facile, ici, que de juger l'arbre à ses fruits.  Voici, par exemple, ce qu'en dit François Bon dans l'introduction à son Autoroute (voir ici) :



Je venais de découvrir le fabuleux livre / voyage de Julio Cortazar et Carol Dunlop : Les Autonautes de la cosmoroute. Un voyage Paris Marseille en bus Volkswagen, en s’arrêtant à chaque parking, passant la nuit dans un sur deux des arrêts. Soit 32 jours pour le voyage, sans quitter l’autoroute.

Une drôle d’inversion du monde, avec l’impression que l’autoroute devient l’espace total du monde, immobile en fait, avec le reste de la planète qui s’en est séparé, et gravite en désordre tout autour.

On comprend lentement que ce voyage en fait est un adieu au monde : Cortazar mourra peu après, ainsi que Carol. Ils nous disent au revoir, en cherchant le lieu le plus paradoxal de l’isolement.

Avec Fabrice Cazeneuve, nous avons proposé à Thierry Garrel, responsable documentaires de création sur Arte, non pas de refaire le voyage, mais de s’embarquer à notre tour pour 3 semaines sur l’autoroute, on ne la quitterait pas, on filmerait tout. Thierry s’est moqué de nous : on ne pourrait rien découvrir que d’ordinaire.

Mais justement, l’ordinaire, dans l’héritage de Perec, est-ce que cela ne vaut pas, d’aller le chercher dans ces zones limites du monde, celles du mouvement, de l’anonymat mêlé à l’intime, et un espace en fait stratégique pour l’économie, intersection de microcosmes liés à la terre, de l’autre côté du portail fermé, et l’incessant passage.




Les autonautes de la cosmoroute (1983) n'a plus l'air disponible chez Monsieur Gallimard ...