vendredi 20 janvier 2012

Autobiographie des objets -- François Bon


Ils passent au lointain, on les tient un instant en mémoire comme on les aurait dans la main, poids, taille, consistance, mémoire tactile qui est aussi le biais d’écriture. On hésite à pousser la porte presque transparente qu’ils recèlent : les visages en arrière sont ceux de tes morts.
On sait qu’il faudrait, qu’ils recèlent eux aussi un fragment mince et diaphane de ce qu’on poursuit intentionnellement ici, touche à l’imaginaire, là où il exigeait à la fois l’expérience du réel (quand bien même si retreinte, par l’enfance, par l’époque, par l’isolement) et l’expérience imaginaire, celle des livres et peut-être plus largement de ce qu’on lit à même les signes du monde, et les mots et lettres qui nous forment sont loin de se restreindre à ce qu’on trouve dans les livres, qui en étaient à la fois le premier dépôt et la clé d’accès.
Alors on les garderait ici, sans développer forcément, pour rassembler aussi, ne pas rendre répétitive la démarche.




Allez voir ... et, si vous ne connaissez déjà, explorez le tiers livre.