jeudi 3 février 2011

Édouard Glissant (1928-2011)


En conclusion de son hommage à Aimé Césaire, Édouard Glissant écrivait : 

La mort des poètes a des allures que des malheurs beaucoup plus accablants ou terrifiants ne revêtent pourtant pas. C’est parce que nous savons qu’un grand poète, là parmi nous, entre déjà dans une solitude que nous ne pouvons pas vaincre. Et au moment même où il s’en est allé, nous savons que même si nous le suivions à l’instant dans les ombres infinies, à jamais nous ne pourrions plus le voir, ni le toucher.



Édouard Glissant, La Terre, Le Feu, L’Eau Et Les Vents: Une anthologie de la poésie du Tout-Monde, Galaades Editions, 2010 (anthologie de textes d'auteurs du monde entier, avec une acception très large de la notion d' "auteur", composée par Glissant ; voir ici)


02/05/2011

"Une solitude que nous ne pouvons pas vaincre" ... La solitude des étoiles invisibles, comme l'écrivait Peter Huchel en hommage à Paul Eluard :


In memoriam Paul Eluard

Freiheit , mein Stern,
Nicht auf den Himmelsgrung gezeichnet,
Uber den Schmerzen der Welt
Noch unsichtbar
Ziehst du die Bahn
Am Wendekreis der Zeit.
Ich weiß mein Stern
Dein Licht ist unterwegs


In memoriam Paul Eluard

Liberté, mon étoile,
Qui n'est pas écrite dans le ciel,
Au-dessus des souffrances du monde,
Invisible encore,
Tu traces la voie
Sur l'orbe du temps.
Je sais, mon étoile,
Ta lumière est en chemin.


(une autre traduction d'Emmanuel Moses dans Peter Huchel, La tristesse est inhabitable, Orphée / La Différence)