dimanche 26 juillet 2009

Philosophie de la relation -- Edouard Glissant

Philosophie de la relation -- Edouard Glissant
Gallimard, 2009


en cours de lecture

En attendant, un joyau des années 60 dont j'ai perdu la référence:

Nous descendons camarades
Ecaille après écaille en peau rêche ni sue
Hors le vif où terre mise nous dévalons
Sans voir l'au-bond de notre sève
Sans main soudée au tuf
Tous contre tous à jamais dans le rire
A peine secret de marin

Et moi plus sourd que mer j'ai tiraillé
Aux champs de l'Un
D'un van de mots hors le couteau de glaises
Safré de roches qui fêlait ici
L'autre récit.



et cela, aussi :

« Les identités fixes deviennent préjudiciables à la sensibilité de l’homme contemporain engagé dans un monde-chaos et vivant dans des sociétés créolisées. L’identité-relation semble plus adaptée à la situation. C’est difficile à admettre, cela nous remplit de craintes de remettre en cause l’unité de notre identité, le noyau dur et sans faille de notre personne, une identité refermée sur elle-même, craignant l’étrangeté, associée à une langue, une nation, une religion, parfois une ethnie, une race, une tribu, un clan, une identité bien définie à laquelle on s’identifie.
Mais nous devons changer notre point de vue sur les identités, comme sur notre relation à l’autre. Nous devons construire une personnalité au carrefour de soi et des autres. Une identité-relation, c’est une expérience très intéressante, car on se croit généralement autorisé à parler à l’autre du point de vue d’une identité fixe. Bien définie. Pure. Maintenant, c’est impossible. Cela nous remplit de craintes et de tremblements, et nous enrichit considérablement. »

Edouard Glissant, Le Monde 2, 31 décembre 2004

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